Les Ovnis et l’armée américaine : Où cela va-t-il mener ?

Le 25 juin 2021 aurait pu être le jour où le gouvernement américain a publié son rapport le plus important sur les phénomènes aériens non identifiés, plus communément appelés ovnis, que le public américain ait vu depuis plusieurs décennies.

À certains égards, le rapport qui est arrivé à cette date était aussi important que beaucoup l’avaient espéré. Personne ne niera que le document, produit par l’UAPTF (Unidentified Aerial Phenomena Task Force) de la marine américaine, était à la fois très attendu et qu’il indique que l’armée américaine semble prendre le sujet des OVNIs plus sérieusement qu’elle ne l’a fait depuis des décennies. Les informations qu’il contenait auraient été particulièrement significatives pour toute personne novice en la matière, qui aurait pu être surprise – voire un peu inquiète – d’apprendre que notre armée pense qu’il existe des preuves raisonnables de l’existence de technologies non identifiées opérant dans l’espace aérien très contrôlé des U.S.A.

En revanche, le contenu du rapport a laissé beaucoup à désirer aux défenseurs de longue date de l’existence des objets volants non identifiés, qui ont probablement considéré le rapport comme étant, en résumé, « toujours la même chose ». En d’autres termes, les neuf pages du rapport (six pages seulement, si l’on exclut la page de couverture et les annexes) n’apportent pas grand-chose de nouveau à ceux qui connaissent bien le sujet des ovnis. Ces personnes ont probablement entendu parler de la publication de documents par le biais de la loi sur la liberté d’information depuis maintenant des décennies, relatant des cas similaires où des objets aériens inhabituels semblent être capables de pénétrer dans notre espace aérien contrôlé à leur guise, et sans se soucier des préoccupations de sécurité nationale de nos militaires.

Pour cette raison, il ne fait aucun doute que de nombreux membres de notre armée ont déjà pris le sujet au sérieux au cours des années passées, qu’ils aient manifesté leur intérêt ou non. Cependant, l’apparition d’un effort coordonné à plus grande échelle pour collecter des informations sur les menaces aériennes possibles et les analyser au sein du gouvernement n’a jamais été aussi évidente que maintenant. Cela fait suite à la publication du rapport de l’UAPTF, ainsi qu’à un communiqué de presse du Pentagone faisant référence à un mémorandum du secrétaire adjoint à la Défense, Kathleen Hicks, décrivant les objectifs de l’UAPTF pour l’avenir. En outre, plusieurs sénateurs et même la NASA se sont exprimés sur le sujet des UAP après la publication du rapport.

Mais où tout cela nous mène-t-il ? Peut-être plus important encore, où allons-nous maintenant, et que fera l’armée américaine dans les années à venir alors qu’elle continue à étudier ce phénomène ?

Bien que beaucoup de choses restent à voir, il y a plusieurs choses que les États-Unis, ainsi que toute autre nation qui s’efforce d’étudier le phénomène, devrait considérer en termes de transparence, ainsi que la possibilité de menaces qui pourraient découler de ces études. Vous trouverez ci-dessous quelques considérations liées à l’étude des UAP et à ses implications dans les années à venir.

Mettre au moins certaines informations sur les UAP à la disposition de la communauté scientifique pour analyse : Il existe depuis longtemps un fossé important entre le gouvernement et la science sur ce sujet. Étant donné que la question des UAP semble actuellement relever de la sécurité nationale, un certain degré de secret gouvernemental est justifié (notamment en ce qui concerne les technologies potentiellement classifiées utilisées pour obtenir des informations sur les phénomènes). Toutefois, s’il s’avère que l’un de ces objets représente une technologie nouvelle ou révolutionnaire (surtout dans le cas improbable où il aurait des origines exotiques), il incombera à notre gouvernement de se coordonner avec la communauté scientifique sur cette question et d’évaluer si elle a des implications plus larges que l’espace isolé de la sécurité nationale, avec des ramifications potentielles pour le public américain et peut-être le monde entier.

Parallèlement à son système interne de rapports officiels, le gouvernement américain devrait fournir des mises à jour permanentes au public : La version publique de ce rapport, bien que limitée, est un pas nécessaire dans la bonne direction vers la transparence du gouvernement sur une question d’actualité. Lorsqu’il est possible de le faire tout en maintenant les protocoles de sécurité nationale, les informations futures sur ce domaine d’étude devraient être périodiquement communiquées au public.

Notre gouvernement devrait s’engager à utiliser et à gérer de manière éthique les technologies potentiellement dérivées des UAP : Quelle que soit la source des UAP, il est possible qu’elles servent d’impulsion à de nouvelles innovations et à des technologies perturbatrices. Cela peut être vrai si la technologie est capturée par nos militaires, étudiée et reproduite, ou même à la suite de la simple observation des dispositifs et de leur fonctionnement. Ces technologies peuvent s’avérer bénéfiques, mais il est également possible qu’elles soient susceptibles de déclencher une course aux armements à un moment donné dans le futur.

Le problème décrit ci-dessus n’est qu’une des nombreuses possibilités auxquelles les études militaires impliquant des UAP pourraient aboutir, que cela ait été prévu ou non. Si une percée technologique importante devait découler de l’étude des UAP, elle pourrait en effet s’avérer bénéfique pour l’humanité. Cependant, trop souvent dans le passé, lorsque les militaires ont acquis de nouvelles innovations technologiques, leur utilisation dans le développement de systèmes d’armes et d’autres capacités potentiellement destructrices est restée un problème constant.

La transparence sera la clé. En plus de pouvoir être étudiées par l’establishment scientifique, les études gouvernementales sur les UAP pourraient grandement bénéficier de la surveillance et des conseils moraux que les organisations civiles pourraient être en mesure de fournir, qu’il s’agisse de groupes de réflexion, d’agences de presse ou d’une foule d’autres sources de précieux commentaires. Pour que cela se produise, il faut également que le gouvernement fasse preuve de transparence avec au moins certaines de ses données sur les UAP .

La publication du rapport de l’UAPTF fin juin est déjà un pas dans la bonne direction à cet égard, mais cette tendance va-t-elle se poursuivre ? Ou bien, alors que les informations sur les études militaires des UAP commencent à être diffusées au compte-gouttes, assisterons-nous simplement à un effet de goulot d’étranglement, où le rythme de la « divulgation » (si l’on ose même l’appeler ainsi) commencera à ralentir régulièrement, pour finalement s’arrêter ?

Tout cela reste à voir, mais pour l’instant, si rien d’autre, les études actuelles du gouvernement américain sur les UAP ont injecté un regain d’intérêt bien nécessaire dans le débat sur les phénomènes aériens non identifiés observés par les pilotes et d’autres personnes depuis des décennies. Ceci, ainsi qu’une nouvelle prise de conscience des possibilités scientifiques – potentiellement bonnes et mauvaises – que l’étude de ces phénomènes pourrait nous offrir dans les années à venir.

SOURCE: https://www.astrounivers.com/les-ovnis-et-larmee-americaine-ou-cela-va-t-il-mener/