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80% du personnel de nuit des urgences d’Aulnay en arrêt maladie… et c’est pas dû au Covid !

L'hôpital intercommunal Robert Ballanger, à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a déployé ce lundi le "plan blanc". De nombreux autres hôpitaux l'ont fait, ces dernières semaines, en région méditerranéenne et en Aquitaine, à cause du variant Delta. Robert Ballanger est le premier à le déclencher, cet été en Ile-de-France, mais cette fois le Covid n'est pas en cause : "Il s'agit d'un hôpital en tension,  lié à un manque d'effectif" déplore Christophe Prudhomme, du SAMU de Seine-Saint-Denis, porte-parole de l'association des médecins urgentistes de France et délégué national de la CGT.

 

Le plan blanc signifie un rappel massif des salariés, depuis lundi. Ils ont été contactés sur leur lieu de vacances, par téléphone, par mail, et par SMS, afin de les inciter à écourter leurs congés. "Urgent. Plan blanc. Besoin de renfort immédiat" ont-ils reçu par SMS. "Avez-vous la possibilité de rentrer plus tôt ?" a demandé la DRH, à cet infirmier, en l'appelant. "C'est presque du harcèlement" dit-il. 

80% de l'équipe de nuit des urgences en arrêt maladie

La direction évoque une surcharge exceptionnelle d'activité : les urgences de l'hôpital enregistrent habituellement, en août, 120 à 140 passages par jour, contre 180 à 220 ce mois-ci. Soit un tiers de plus. "Peut-être que la population des villes que nous couvrons est moins partie en vacances que les autres années ?" s'interroge un cadre de l'administration qui tient à rassurer : "quelque soit la situation, le service des urgences reste ouvert" dit-il. 

 

Autre explication : une infirmière de l'hôpital indique également que 80% de l'équipe de nuit des urgences (infirmiers, aide soignants, brancardiers) est en arrêt maladie depuis dimanche, tout comme 50% de l'équipe de jour. Elle explique que c'est lié aux mauvaises conditions de travail dû au manque de lits et "à la gestion de la direction" de la hausse de la fréquentation. Elle pointe notamment le manque de lits.

 

En période d'été, l'activité de l'hôpital diminue. "Il y a moins d'interventions chirurgicales programmées, parce que les personnels sont en vacances. Donc l'essentiel des patients arrivent par les urgences. Mais des lits ont été fermés" explique le médecin urgentiste. _"_Le programme de fermeture de ces lits, en été, n'est pas lié au volume d'activité prévisionnel. Il est déterminé par le personnel qui reste présent. Ca fait un an et demi que beaucoup de gens ont repoussé leurs vacances. Ils sont épuisés. Il faut bien qu'ils partent en vacances. On est tellement à flux tendu dans les hôpitaux  qu'il suffit de quelques arrêts maladies pour que le système s'effondre" dénonce Christophe Prudhomme.

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